La Saint Valentin - poèmes

 

O 14 de fevereiro é por excelência o dia dos namorados. Os poetas aproveitam

frequentemente a poesia para declarar o amor deles. A São Valentim é assim uma

oportunidade para descobrir alguns poemas franceses famosos.

 

 

Charles Baudelaire (1821-1867): il est l'un des poètes les plus connus du XIXème siècle, surtout pour son recueil Les Fleurs du Mal

Guillaume Apollinaire (1880-1918): poète "moderne", il est l'inventeur des Calligrammes, ces poèmes-dessins.

Jacques Prévert (1900-1977): poète et chanteur, ses poèmes plaisent aux enfants.

Pierre de Ronsard (1524-1585): poète de la Renaissance, il est l'un des premiers à utiliser la langue française en poésie.

Alphonse de Lamartine (1790-1869): c'est le plus connu des poètes "romantiques".

Paul Eluard (1895-1952): il est connu pour être également un poème dadaïste et surréaliste.

Nao é preciso entender tudo, mas o mais importante é deixar-se levar pelas sonoridades...



 

 

Charles Baudelaire (1821-1867), Les Fleurs du Mal

 

Parfum exotique

 

Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d'automne,

Je respire l'odeur de ton sein chaleureux,

Je vois se dérouler des rivages heureux

Qu'éblouissent les feux d'un soleil monotone ;

 

Une île paresseuse où la nature donne

Des arbres singuliers et des fruits savoureux ;

Des hommes dont le corps est mince et vigoureux,

Et des femmes dont l'œil par sa franchise étonne.

 

Guidé par ton odeur vers de charmants climats,

Je vois un port rempli de voiles et de mâts

Encor tout fatigués par la vague marine,

 

Pendant que le parfum des verts tamariniers,

Qui circule dans l'air et m'enfle la narine,

Se mêle dans mon âme au chant des mariniers.

 


Charles Baudelaire (1821-1867), Les Fleurs du Mal

 

Je t’adore à l’égale de la voûte nocturne

 

Je t'adore à l'égal de la voûte nocturne,

Ô vase de tristesse, ô grande taciturne,

Et t'aime d'autant plus, belle, que tu me fuis,

Et que tu me parais, ornement de mes nuits,

Plus ironiquement accumuler les lieues

Qui séparent mes bras des immensités bleues.

 

Je m'avance à l'attaque, et je grimpe aux assauts,

Comme après un cadavre un choeur de vermisseaux,

Et je chéris, ô bête implacable et cruelle !

Jusqu'à cette froideur par où tu m'es plus belle !

 


Charles Baudelaire (1821-1867), Les Fleurs du Mal

 

L’invitation au voyage

 

L'invitation au voyage

 

Mon enfant, ma soeur,

Songe à la douceur

D'aller là-bas vivre ensemble !

Aimer à loisir,

Aimer et mourir

Au pays qui te ressemble !

Les soleils mouillés

De ces ciels brouillés

Pour mon esprit ont les charmes

Si mystérieux

De tes traîtres yeux,

Brillant à travers leurs larmes.

 

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,

Luxe, calme et volupté.

 

Des meubles luisants,

Polis par les ans,

Décoreraient notre chambre ;

Les plus rares fleurs

Mêlant leurs odeurs

Aux vagues senteurs de l'ambre,

Les riches plafonds,

Les miroirs profonds,

La splendeur orientale,

Tout y parlerait

À l'âme en secret

Sa douce langue natale.

 

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,

Luxe, calme et volupté.

 

Vois sur ces canaux

Dormir ces vaisseaux

Dont l'humeur est vagabonde ;

C'est pour assouvir

Ton moindre désir

Qu'ils viennent du bout du monde.

- Les soleils couchants

Revêtent les champs,

Les canaux, la ville entière,

D'hyacinthe et d'or ;

Le monde s'endort

Dans une chaude lumière.

 

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,

Luxe, calme et volupté.

 


Guillaume Apollinaire (1880-1918), Calligrammes

 

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Guillaume Apollinaire (1880-1918), Calligrammes

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Guillaume Apollinaire, Alcools

 

Le pont Mirabeau

 

Sous le pont Mirabeau coule la Seine

Et nos amours

Faut-il qu'il m'en souvienne

La joie venait toujours après la peine.

 

Vienne la nuit sonne l'heure

Les jours s'en vont je demeure

 

Les mains dans les mains restons face à face

Tandis que sous

Le pont de nos bras passe

Des éternels regards l'onde si lasse

 

Vienne la nuit sonne l'heure

Les jours s'en vont je demeure

 

L'amour s'en va comme cette eau courante

L'amour s'en va

Comme la vie est lente

Et comme l'Espérance est violente

 

Vienne la nuit sonne l'heure

Les jours s'en vont je demeure

 

Passent les jours et passent les semaines

Ni temps passé

Ni les amours reviennent

Sous le pont Mirabeau coule la Seine

 


Guillaume Apollinaire, Alcools

 

Marie

 

Vous y dansiez petite fille

Y danserez-vous mère-grand

C'est la maclotte qui sautille

Toutes les cloches sonneront

Quand donc reviendrez-vous Marie

 

Les masques sont silencieux

Et la musique est si lointaine

Qu'elle semble venir des cieux

Oui je veux vous aimer mais vous aimer à peine

Et mon mal est délicieux

 

Les brebis s'en vont dans la neige

Flocons de laine et ceux d'argent

Des soldats passent et que n'ai-je

Un cœur à moi ce cœur changeant

Changeant et puis encor que sais-je

 

Sais-je où s'en iront tes cheveux

Crépus comme mer qui moutonne

Sais-je où s'en iront tes cheveux

Et tes mains feuilles de l'automne

Que jonchent aussi nos aveux

 

Je passais au bord de la Seine

Un livre ancien sous le bras

Le fleuve est pareil à ma peine

Il s'écoule et ne tarit pas

Quand donc finira la semaine

 


Jacques Prévert (1900-1977)

 

Chanson

 

Quel jour sommes-nous

Nous sommes tous les jours

Mon amie

Nous sommes toute la vie

Mon amour

Nous nous aimons et nous vivons

Nous vivons et nous nous aimons

Et nous ne savons pas ce que c'est que la vie

Et nous ne savons pas ce que c'est que le jour

Et nous ne savons pas ce que c'est que l'amour.

 


Jacques Prévert (1900-1977)

 

Le jardin

 

Des milliers et des milliers d'années

Ne sauraient suffire

Pour dire

La petite seconde d'éternité

Où tu m'as embrassé

Où je t'ai embrassée

Un matin dans la lumière de l'hiver

Au parc Montsouris à Paris

A Paris

Sur la terre

La terre qui est un astre.

 


Pierre de Ronsard (1524-1585), Les Odes

 

Amour me tue, et si je ne veux dire

 

Amour me tue, et si je ne veux dire

Le plaisant mal que ce m'est de mourir :

Tant j'ai grand peur, qu'on veuille secourir

Le mal, par qui doucement je soupire.

 

Il est bien vrai, que ma langueur désire

Qu'avec le temps je me puisse guérir :

Mais je ne veux ma dame requérir

Pour ma santé : tant me plaît mon martyre.

 

Tais-toi langueur je sens venir le jour,

Que ma maîtresse, après si long séjour,

Voyant le soin qui ronge ma pensée,

 

Toute une nuit, folâtrement m'ayant

Entre ses bras, prodigue, ira payant

Les intérêts de ma peine avancée.

 


Pierre de Ronsard (1524-1585), Les Amours

 

Mignonne, allons voir si la rose

 

A Cassandre

 

Mignonne, allons voir si la rose

Qui ce matin avoit desclose

Sa robe de pourpre au Soleil,

A point perdu ceste vesprée

Les plis de sa robe pourprée,

Et son teint au vostre pareil.

 

Las ! voyez comme en peu d'espace,

Mignonne, elle a dessus la place

Las ! las ses beautez laissé cheoir !

Ô vrayment marastre Nature,

Puis qu'une telle fleur ne dure

Que du matin jusques au soir !

 

Donc, si vous me croyez, mignonne,

Tandis que vostre âge fleuronne

En sa plus verte nouveauté,

Cueillez, cueillez vostre jeunesse :

Comme à ceste fleur la vieillesse

Fera ternir vostre beauté.

 


Alphonse de Lamartine (1790-1869), Nouvelles méditations poétiques

 

Chant d'amour (I)

 

Naples, 1822.

 

Si tu pouvais jamais égaler, ô ma lyre,

Le doux frémissement des ailes du zéphyre

À travers les rameaux,

Ou l'onde qui murmure en caressant ces rives,

Ou le roucoulement des colombes plaintives,

Jouant aux bords des eaux ;

 

Si, comme ce roseau qu'un souffle heureux anime,

Tes cordes exhalaient ce langage sublime,

Divin secret des cieux,

Que, dans le pur séjour où l'esprit seul s'envole,

Les anges amoureux se parlent sans parole,

Comme les yeux aux yeux ;

 

Si de ta douce voix la flexible harmonie,

Caressant doucement une âme épanouie

Au souffle de l'amour,

La berçait mollement sur de vagues images,

Comme le vent du ciel fait flotter les nuages

Dans la pourpre du jour :

 

Tandis que sur les fleurs mon amante sommeille,

Ma voix murmurerait tout bas à son oreille

Des soupirs, des accords,

Aussi purs que l'extase où son regard me plonge,

Aussi doux que le son que nous apporte un songe

Des ineffables bords !

 

Ouvre les yeux, dirais-je, ô ma seule lumière !

Laisse-moi, laisse-moi lire dans ta paupière

Ma vie et ton amour !

Ton regard languissant est plus cher à mon âme

Que le premier rayon de la céleste flamme

Aux yeux privés du jour.

........................


Paul Éluard (1895-1952), Le Phénix

 

Je t'aime

 

Je t'aime pour toutes les femmes que je n'ai pas connues

Je t'aime pour tous les temps où je n'ai pas vécu

Pour l'odeur du grand large et l'odeur du pain chaud

Pour la neige qui fond pour les premières fleurs

Pour les animaux purs que l'homme n'effraie pas

Je t'aime pour aimer

Je t'aime pour toutes les femmes que je n'aime pas

 

Qui me reflète sinon toi-même je me vois si peu

Sans toi je ne vois rien qu'une étendue déserte

Entre autrefois et aujourd'hui

Il y a eu toutes ces morts que j'ai franchies sur de la paille

Je n'ai pas pu percer le mur de mon miroir

Il m'a fallu apprendre mot par mot la vie

Comme on oublie

 

Je t'aime pour ta sagesse qui n'est pas la mienne

Pour la santé

Je t'aime contre tout ce qui n'est qu'illusion

Pour ce coeur immortel que je ne détiens pas

Tu crois être le doute et tu n'es que raison

Tu es le grand soleil qui me monte à la tête

Quand je suis sûr de moi.

 

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